Mon témoignage commence dans les profondeurs d’une vie que beaucoup auraient jugée sans espoir. Je suis né dans l’ombre du « vodun », (une pratique occulte pratiquée dans mon pays d’origine) qui a marqué les premières années de ma vie avec des rituels et des croyances que je ne comprenais pas entièrement. Abandonné par mes parents à l’âge de 2 ans et élevé par ma grand-mère, j’ai été jeté dans les rues de France à l’âge de 16 ans alors que je ne venais de faire que 5 ans d’habitation sur le territoire français. La rue est devenue mon éducateur et mon refuge, les cités mon domicile, et l’incertitude mon quotidien.
Les tribulations étaient mon lot quotidien, manquant de logement, confronté à la justice pour des erreurs familiales et des erreurs commises en tant qu’enfant des rues. La société m’avait rejeté, brisé non seulement par la méfiance mais aussi par les problèmes de santé qui me suivaient comme une ombre persistante. Plusieurs emplois m’ont échappé, m’évinçant à chaque fois pour mes problèmes de santé récurrents.
Mais, c’est dans ce creuset de désespoir que Dieu s’est révélé à moi. J’ai découvert une vérité que je n’avais jamais connue : je ne méritais pas de servir Dieu, mais Dieu, dans sa grâce infinie, désirait que je le serve. J’ai été libéré non seulement de mes chaînes physiques mais aussi spirituelles. Connaître Dieu a pris le sens de reconnaître ma déchéance et de saisir la main salvatrice qui m’était tendue.
Mon désir de connaître Dieu est né d’une existence tumultueuse, d’une soif de transformation que seul Lui pouvait étancher. Le connaître, c’était réaliser l’ampleur de mon besoin et l’immensité de son amour. Le chemin vers Lui a été une suite d’illuminations, chaque nouvelle compréhension éclairant un pan de l’obscurité qui avait enveloppé ma vie. Dans mes moments les plus sombres, là où les autres ne voyaient qu’un homme perdu, Dieu m’a trouvé et m’a offert un nouveau chapitre.
Aujourd’hui, je témoigne non seulement de ma survie mais de ma renaissance. Je veux connaître ce Dieu qui m’a choisi, aimé, et sauvé, parce que, en vérité, connaître Dieu, c’est connaître la plus profonde liberté et la paix qui surpasse toute compréhension.
La formation continue en théologie et en pratique spirituelle m’a appris que la connaissance de Dieu n’est pas statique ; elle s’approfondit avec l’expérience et l’étude. C’est dans l’approfondissement de cette relation que je trouve la sagesse, la paix et la direction pour ma vie et la fonction pastorale. Connaître Dieu plus intimement a un impact transformateur, influençant chaque aspect de mon existence, de mes relations personnelles à mon engagement dans la communauté et au-delà.
Comprendre les profondeurs de Dieu me motive à ne jamais me lasser de chercher sa face. Cela me rappelle qu’il y a toujours plus à apprendre, plus de vérités à dévoiler, et plus de façons de servir et d’aimer. C’est une quête qui engendre l’humilité et la révérence, m’enseignant que, peu importe le nombre d’années passées à suivre Christ, l’étendue de sa grandeur reste infinie.
Mathieu HODONOU
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